Liste d’éléments
List of elements
1. retranscription (V., 19)
Retranscription (approx. 10 pt, pica) au crayon de bois d'une parcelle d'entrevue de Virginie Despentes, écoutée le nombre de fois permettant de périmétrer l'espace d'exposition.
Retranscription (approx. 10 pt, pica) in pencil of a fragment of an interview with Virginie Despentes, listened to as many times as necessary to go through the perimeter of the exhibition space.
2. protocole d'entraînement (A, 24)
Retranscription des notes manuscrites portant sur un entraînement pour les victimes d’actes criminels (spécifiquement les aggressions sexuelles et la violence physique genrée) suivi (puis abandonné) avant l'exposition.
Transcription of handwritten notes on a training course for crime victims (specifically for victims of sexual abuse and gendered physical violence) which I followed (and abandoned) before the exhibition.
3. preuve (G, 24)
Photo prise avec mon flip phone au lieu de l’entraînement, aggrandie 8x, placée sous une plaque de verre teintée à plus de 80%.
Photo taken with my flip phone at the training location, magnified 8x, placed under a glass plate tinted over 80%.
4. mémorisation (J., 83)
Mémorisation de la chanson chantée par Jeanne Moreau dans l’adaptation cinématographique de Querelle. Performance filmée dans l'espace de galerie avant l'ouverture puis reprojetée sur la caméra de sécurité se trouvant déjà dans l'espace d'exposition.
Memorization of the song sung by Jeanne Moreau in the film adaptation of Querelle. Performance filmed in the gallery space prior to opening, then reprojected onto the security camera already in the exhibition space.
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1. retranscription (V., 19)
Retranscription (approx. 10 pt, pica) au crayon de bois d'une parcelle d'entrevue de Virginie Despentes, écoutée le nombre de fois permettant de périmétrer l'espace d'exposition.
Retranscription (approx. 10 pt, pica) in pencil of a fragment of an interview with Virginie Despentes, listened to as many times as necessary to go through the perimeter of the exhibition space.
2. protocole d'entraînement (A, 24)
Retranscription des notes manuscrites portant sur un entraînement pour les victimes d’actes criminels (spécifiquement les aggressions sexuelles et la violence physique genrée) suivi (puis abandonné) avant l'exposition.
Transcription of handwritten notes on a training course for crime victims (specifically for victims of sexual abuse and gendered physical violence) which I followed (and abandoned) before the exhibition.
3. preuve (G, 24)
Photo prise avec mon flip phone au lieu de l’entraînement, aggrandie 8x, placée sous une plaque de verre teintée à plus de 80%.
Photo taken with my flip phone at the training location, magnified 8x, placed under a glass plate tinted over 80%.
4. mémorisation (J., 83)
Mémorisation de la chanson chantée par Jeanne Moreau dans l’adaptation cinématographique de Querelle. Performance filmée dans l'espace de galerie avant l'ouverture puis reprojetée sur la caméra de sécurité se trouvant déjà dans l'espace d'exposition.
Memorization of the song sung by Jeanne Moreau in the film adaptation of Querelle. Performance filmed in the gallery space prior to opening, then reprojected onto the security camera already in the exhibition space.
Ce texte a été rédigé en filigrane de l’exposition
ça commence avec ce garçon avec qui je travaillais dont le corps est devenu légalement une arme, ma fascination pour ce que cela représentait et mon envie de répéter le processus; avec l’idée répulsive de l’entraînement et l’impossibilité imminente de celui-ci; avec un chapitre sur la posture de la proie et la conscience d’appartenir à une des seules classes de personnes reconnues hégémoniquement comme victime; avec la constatation de ce à quoi cela me lie et de quelles manières cela échoue; avec l’isolement, la médicalisation, l’obsession avec la guérison et autres stratégies néolibérales de gestion des expériences de la violence, avec une curiosité pour l’envie de vengeance des féminismes lus à l’adolescence réfléchissant l'expérience des violences sexuelles et genrées; avec un refus de réitérer certaines de leurs logiques, melé à un sentiment d’être terrassé-e et d’avoir voulu vouloir attaquer; avec une méfiance pour la manière dont les structures s’emparent de l’envie de vengeance; avec une horreur pour la manière dont la colère devient complicité avec l’appareil mortifère de l’état, sa logique punitive, ses découlements de féminisme carcéral et tout ce qui l’entoure; avec ce malaise pour l’envie de reconnaissance légale des tords, de compensation monétaire, et une empathie pour celleux qui la souhaitent; avec l’idée d’explorer à la fois la complicité et la complexité de ce qui a bercé mon rapport à ces questions, à l’idée d’agir, à l’incapacité de le faire; avec mon refus toujours persistant des procédés médico-légaux de l’aveu et de l’anamnèse. rien de tout ça ne transparaîtra réellement dans l’espace – j’ai tenté d’agir comme catalyseur de mots dits et de pratiques faites par d’autres qui me traversent malgré moi; elles ne forment ni un discours appuyé ni une fixité ni une pure condamnation, c’est une question, ou plus simplement plusieurs citations dont j’arrive mal à dégager le sens causé par leur superposition, c’est un moment pour m’assoir dans le bordel et le considérer.
This text has been crafted in parallel with this exhibition
it begins with the boy I worked with whose body legally became a weapon, my fascination with what that represented and my desire to repeat the process; with the repulsive idea of training and its imminent impossibility; with a chapter on the posture of prey and the awareness of belonging to one of the few classes of people hegemonically recognized as victims; with the realization of what this binds me to and in what ways it fails; with isolation, medicalization, obsession with healing and other neoliberal strategies for managing experiences of violence, with a curiosity for the revengeful urge of feminisms read druing my adolescence, which reflected on the experience of sexual and gendered violence; with a refusal to reiterate some of their logics, mingled with a feeling of being struck down and of having wanted to attack; with a distrust for the way in which structures seize on the desire for revenge; with a horror for the way in which anger is mobilized and crafted into complicity with the mortifying apparatus of the state, its punitive logic, its waves of carceral feminism and the violence that follows; with this unease for the desire for legal recognition of wrongs, monetary compensation, etc. but empathy for those who wish this; with the idea of exploring both the complicity and the complexity of what has been cristalised in my relationship to these issues, to the idea of taking action, to the inability to do so; with my persistent refusal of the interrogatory procedures of confession and anamnesis. I’ve tried to act as a catalyst for words said and practices done by others that run through me in spite of myself. These are neither statements nor support nor pure condemnation, it's a question, or more simply several quotations whose superimposition builds a meaning I can't quite make out, it's a moment to sit in the mess and consider it.
ça commence avec ce garçon avec qui je travaillais dont le corps est devenu légalement une arme, ma fascination pour ce que cela représentait et mon envie de répéter le processus; avec l’idée répulsive de l’entraînement et l’impossibilité imminente de celui-ci; avec un chapitre sur la posture de la proie et la conscience d’appartenir à une des seules classes de personnes reconnues hégémoniquement comme victime; avec la constatation de ce à quoi cela me lie et de quelles manières cela échoue; avec l’isolement, la médicalisation, l’obsession avec la guérison et autres stratégies néolibérales de gestion des expériences de la violence, avec une curiosité pour l’envie de vengeance des féminismes lus à l’adolescence réfléchissant l'expérience des violences sexuelles et genrées; avec un refus de réitérer certaines de leurs logiques, melé à un sentiment d’être terrassé-e et d’avoir voulu vouloir attaquer; avec une méfiance pour la manière dont les structures s’emparent de l’envie de vengeance; avec une horreur pour la manière dont la colère devient complicité avec l’appareil mortifère de l’état, sa logique punitive, ses découlements de féminisme carcéral et tout ce qui l’entoure; avec ce malaise pour l’envie de reconnaissance légale des tords, de compensation monétaire, et une empathie pour celleux qui la souhaitent; avec l’idée d’explorer à la fois la complicité et la complexité de ce qui a bercé mon rapport à ces questions, à l’idée d’agir, à l’incapacité de le faire; avec mon refus toujours persistant des procédés médico-légaux de l’aveu et de l’anamnèse. rien de tout ça ne transparaîtra réellement dans l’espace – j’ai tenté d’agir comme catalyseur de mots dits et de pratiques faites par d’autres qui me traversent malgré moi; elles ne forment ni un discours appuyé ni une fixité ni une pure condamnation, c’est une question, ou plus simplement plusieurs citations dont j’arrive mal à dégager le sens causé par leur superposition, c’est un moment pour m’assoir dans le bordel et le considérer.
This text has been crafted in parallel with this exhibition
it begins with the boy I worked with whose body legally became a weapon, my fascination with what that represented and my desire to repeat the process; with the repulsive idea of training and its imminent impossibility; with a chapter on the posture of prey and the awareness of belonging to one of the few classes of people hegemonically recognized as victims; with the realization of what this binds me to and in what ways it fails; with isolation, medicalization, obsession with healing and other neoliberal strategies for managing experiences of violence, with a curiosity for the revengeful urge of feminisms read druing my adolescence, which reflected on the experience of sexual and gendered violence; with a refusal to reiterate some of their logics, mingled with a feeling of being struck down and of having wanted to attack; with a distrust for the way in which structures seize on the desire for revenge; with a horror for the way in which anger is mobilized and crafted into complicity with the mortifying apparatus of the state, its punitive logic, its waves of carceral feminism and the violence that follows; with this unease for the desire for legal recognition of wrongs, monetary compensation, etc. but empathy for those who wish this; with the idea of exploring both the complicity and the complexity of what has been cristalised in my relationship to these issues, to the idea of taking action, to the inability to do so; with my persistent refusal of the interrogatory procedures of confession and anamnesis. I’ve tried to act as a catalyst for words said and practices done by others that run through me in spite of myself. These are neither statements nor support nor pure condemnation, it's a question, or more simply several quotations whose superimposition builds a meaning I can't quite make out, it's a moment to sit in the mess and consider it.